Cosmogonie s’inspire de l’épopée babylonienne de la création du monde, Enuma Elish, où le ciel et la terre naissent du chaos de l’océan primordial, Tiamat. Ce texte, lu lors des rites de la nouvelle année, devait ramener le monde à son état naissant. Ainsi le temps ne durait-il qu’un an avant de recommencer, vaste cercle. Et un an est nécessaire pour coucher sur le papier un mètre de cette masse sombre, paysage chaotique intérieur, trait après trait. La partie blanche, non encore recouverte, demeure roulée sur elle-même et confronte le dessin à son aspect inachevé, instant de création toujours en suspens, pour des années encore.